Installe-toi confortablement, aujourd’hui c’est une édition spéciale “clash” dédié à un sujet fâcheux : la protection de ta marque. On va voir aujourd’hui pourquoi ça ne sert absolument à rien. Et en bonus, sûrement ta ressource la plus précieuse de l’année.
Je te souhaite une bonne lecture ! ♥️
Pourquoi lire cette newsletter ?
Parlons peu, parlons bien. Aujourd’hui tu vas comprendre pourquoi il est parfaitement inutile de concentrer ta bataille entrepreneuriale sur la défense législative ou intellectuelle de ta marque. ⚠️ : âmes susceptibles s’abstenir.
C’est une room Clubhouse qui m’a donné envie de mettre les points sur les i. Pourquoi le titre de cet épisode s’appelle Harvey Specter ? Tu vas vite le comprendre.
1 : Contexte 🍿
Récemment, plusieurs personnes membres de l’application Clubhouse ont été victimes d’un comportement similaire au plagiat et de chantage assorti à ce plagiat. Le “coupable” de ces actes a effectivement déposé à l’INPI (L’Institut National de la Propriété Intellectuelle) des noms de marques… qui étaient en fait le nom utilisé par les utilisateurs de l’application Clubhouse pour organiser des “rooms”, créer des clubs, lancer une offre sur un site, etc. Le chantage en question dudit coupable ressemble apparemment à des provocations du genre : “Je ne te rends ta marque que si tu fais ce que je dis.”
C’est alors que les personnes ayant subi ces formes de plagiat se lancent dans une bataille effrénée pour défendre leur marque, leur nom de domaine, comprendre pourquoi ça leur arrive, porter plainte contre ce flibustier du net, chercher justice, se rendre au tribunal, défendre bec et ongles sa marque, etc. Bref, une vie de m*rde. Personne ne niera que se lancer dans de telles démarches est une partie de plaisir. Ne serait-ce que régler un PV pour excès de vitesse c’est épuisant, alors une joute judiciaire…
2 : Pauvres petites victimes 😢
Je ne citerai ni les “victimes” ni les “coupables” (oui j’utilise des guillemets car je déteste les postures victimaires, même quand elles sont justifiées). Parce qu’on se fiche royalement de la vie des personnes concernées, à aucun moment je ne ferai allusion à elles dans cet article : je n’utiliserai que des pronoms ou surnoms pour désigner des personnages.
Et puis, surtout, parce que je te raconte cette histoire dans le seul but d’illustrer cette problématique qui revient très souvent chez l’entrepreneur(e) débutant(e). (Oui, ayons l’humilité de nous reconnaître tels des “débutants” lorsque notre projet ne décolle pas encore).
Petite précision : les personnes “victimes” de ce plagiat n’avaient elles-mêmes pas encore déposé les marques à l’INPI, et/ou n’avaient pas encore crée leur marque (ou leur site, etc) à proprement dit, mais avaient en tout cas engagé de premières actions qui témoignent clairement qu’elles sont disons à l‘origine de l’idée. Il ne s’agit pas ici d’entrepreneurs de marques ayant pignon sur rue et 4 ans d’existence ni de nom ultra-établi qui nécessiterait effectivement de défendre toute une histoire, etc. Nous parlons bien ici d’amateurs, de personnes qui se lancent, qui démarrent, ou en tout cas qui ne sont pas aujourd’hui à la tête d’un succès justifiant une telle défense législative.
Les faits rapportés ci-dessus sont ceux débattus aujourd’hui et peuvent manquer d’exactitude, mais on s’en fiche. Encore une fois, c’est le contexte qui nous intéresse : je lance un projet, quelqu’un me copie, quelqu’un “vole” ma marque. What now ?
3 : Un truc vieux comme le monde 💾
Le feu brûle. Tout le monde le sait. Es-tu étonné(e) de te brûler lorsque tu mets la main dans le feu ? Évidemment, non. Pourquoi donc vivre ce phénomène certes désagréable mais pourtant bien connu, avec autant d’étonnement, voire même de désarroi ?! …
Le plagiat, la copie, c’est un phénomène plus vieux que la plus vieille des grands-mères des personnes que tu connais. Ce n’est clairement pas un événement nouveau et surprenant dans la vie de l’Être Humain. Des milliers d’histoires existent, aussi bien des cas d’écoles sur-médiatisés que d’autres, simplement chuchotés en soirées.
Pourquoi donc devrait-ce être un scoop quand ça t’arrive à toi ?
J’ai envie de te dire : c’est la vie… Ensuite, je te rappelle que ces nombreux cas de plagiat épargnés par la Loi portent déjà un nom : c’est la concurrence. J’ose espérer que tu as conscience de son existence. Visiblement, pas toujours. Je préfère donc te le rappeler si toi aussi tu te lances ou commences à trembler de peur. ♥️
Eh oui !
Tu te lances dans le monde de l’entrepreneuriat, c’est-à-dire le monde des affaires. Un univers impitoyable dans lequel l’argent est roi, la concurrence rude, et l’intelligence créative pas présente chez tout le monde.
Ce n’est donc pas non plus un scoop de découvrir que certaines personnes de ce milieu (heureusement pas toutes) seront forcément tentées à un moment donné ou un autre, de te copier, s’ils trouvent que ton idée ou ta marque vaut la peine d’être plagiée.
Si tu es naïf(ve) (oui, c’est le bon terme) au point d’être en désarroi total lorsqu’il t’arrive une telle chose, alors je me permets de te dire que tu n’es clairement pas prête pour entreprendre.
Évidemment, je ne souhaite pas que le monde du commerce soit atroce, constitué de personnes avares et qu’il faut se méfier de tout le monde. Si tu me connais, tu sais au contraire que j’encourage le positif et la confiance. Mais je te rappelle simplement que l’entrepreneuriat (comme la vie) est une aventure éprouvante en pleine jungle, et qu’une petite histoire de plagiat de-rien-du-tout est loin de représenter la pire chose qui puisse t’arriver. Autant que tu sois prévenu(e), non ?
3 : Pourquoi les gens tombent dans le piège ? 😔
Pourquoi est-ce un piège ? 4 raisons :
tu vas te lancer dans une bataille par le bas (en te rabaissant au même niveau que la personne à l’origine du plagiat ou de l’arnaque en question),
tu vas te déconcentrer de ton rôle principal d’entrepreneur, qui est de créer de la valeur, fédérer une communauté et trouver des clients (en passant tout ton temps au tribunal ou au téléphone à résoudre des problèmes qui ne te font pas décoller),
tu vas donner raison à la personne à l’origine du plagiat en lui confirmant le fait qu’elle a eu raison de te dérober ton idée (si tu étais vraiment confiante dans ton idée, alors tu ne la défendrait pas, tu l’exécuterais).
tu vas te mépriser toi-même en tant que personne en négligeant ton bien-être, puisque tu vas dédier ton temps (ta ressource la plus précieuse) à une personne qui n’en vaut pas la peine,
Pourquoi les gens tombent dans le piège ? 3 raisons :
la paresse : il est plus facile de réagir à chaud et de s’en plaindre (efforts nuls) que de se concentrer sur le dur travail de lancement de l’entreprise (efforts ++++),
le vice : les gens sont de véritables “drama queens” : il est beaucoup plus excitant de dramatiser, de romancer l’histoire, puis de raconter sur les toits qu’on se fait plagier par d’autres (“les nuls”) qui ont eu le culot de nous voler nos idées géniales (“je suis un génie”), plutôt que de leur raconter qu’on est en train de galérer à construire une entreprise (la vérité),
et enfin, l’égo (attention, celle-ci elle pique) : la reconnaissance de la valeur de ta marque, émanante du plagiat, (même si c’est une fausse reconnaissance) est cent fois plus rapide que la reconnaissance réelle (des clients, du succès, etc) qui elle s’obtient à long terme, au bout de plusieurs années de dur labeur. Ton égo veut s’assoiffer rapidement de cette fausse “reconnaissance” ultra-rapide, dont tu en deviens l’esclave (par choix qui plus est, personne ne te force à porter plainte h24).
Oui, c’est pathétique.
Aïe Aïe Aïe, pas évidente à avaler cette pilule, hein ?
Ton égo te contrôle, comme une marionnette, que tu veuilles l’admettre ou non.
4 : Harvey Specter 👔
Enfin, tu vas comprendre pourquoi cet article s’appelle Harvey Specter. C’est une référence à un principe de négociation que ce fameux personnage (Suits, HBO) explique dans un épisode, en réponse à une situation de chantage vécue par son ami Mike Ross.
“Mike, quelles sont tes chances lorsque quelqu’un pointe une arme sur ta tempe ? Tu fais ce qu’il te dit, sinon il te tue ? Faux ! Tu prends son arme, ou tu en sors une plus grosse, ou tu joues son bluffe, ou tu choisis l’une des 36 autres possibilités”.
Tout ça pour dire que dans une situation de chantage, la seule solution n’est pas d’y céder. Il existe d’autres voies de sortie. Encore faut-il avoir le courage d’y réfléchir. Mais le courage est une qualité requise quand on se lance dans l’entrepreneuriat. Tu devras t’y faire. Autant t’essayer dès maintenant, non ?
5 : Force de frappe 🦾
Nous n’épiloguerons pas quant à la force créatrice que tu engages lorsque tu ne te lances pas dans une bataille juridique, pour te concentrer sur ta boîte, sur ton projet.
Laisse moi te rappeler au passage que la valeur d’une marque ne réside en rien dans son nom et son logo. Une marque, c’est une communauté avant tout, et des valeurs qui fédèrent la communauté autour de cette marque. Nike sans la victoire, c’est une virgule horrible. Apple sans l’excellence, c’est une pomme… Une pomme croquée, sérieux !
Sortons de ces exemples géants et regardons de plus près : préfères-tu avoir une marque sans business (un nom intact, pas de client), ou l’inverse (un nom à changer, des clients fidèles) ? J’espère que la réponse est évidente pour toi. Sinon, il y a un gros travail à faire…
Tout ce temps que tu ne passes pas à “jouer les justiciers” pour ta marque, en joute interminable avec ces escrocs, tu le passeras à faire avancer ton entreprise, à faire grandir ta communauté, à renforcer ta confiance auprès de tes clients, etc.
Deux conséquences géniales avec ce comportement :
tu améliores ainsi la valeur de ta marque (désormais difficile à voler),
tu renforces l’avance que tu as sur ceux qui veulent te copier (désormais difficile à concurrencer).
6 : Tranquillité d’esprit 🧘♂️
Sun Tzu, le célèbre général chinois (je te le présenterai un jour) expliquait que l’une des meilleures manière de gagner une bataille, c’est de ne pas se battre.
Tout ce temps perdu à défendre ta marque, ton nom, ton logo, peu importe, est-ce vraiment une victoire, s’il t’empêche d’être heureux(se), de dormir la nuit et de faire avancer ta boîte ?
Pense-y à deux fois avant de te lancer dans une bataille qui n’en vaut pas la peine.
7 : Quoi faire alors ? ♥️
Quand tu te lances : achète plusieurs noms de domaine, sécurise tes idées à coups de 15€, dépose une marque à l’INPI (pas indispensable), et arrête-toi là. Focus sur ton business, à 200%.
Quand t’es déjà lancé(e) : change de nom, passe à autre chose.
Quand t’es déjà lancé(e) et que ton nom est puissant : paye qqn pour se battre, ou passe à autre chose. Si ton nom est déjà puissant, tu as forcément les moyens de déléguer. Ou alors tu t’en fiches déjà, tellement ton exécution et différenciation produit est forte.
Mon ami Anthony Bourbon, fondateur de Feed., a déjà été plagié des dizaines de fois par des copycat, dont on a au final jamais vu le jour, parce qu’Anthony s’est toujours préoccupé d’une seule chose : tout défoncer, de l’avant. Pas en regardant dans le rétroviseur.
Te souviens-tu de cette fameuse photographie de Michael Phelps, n°1 mondial, et de son adversaire, n°2, qui se concentrait sur le vainqueur, au lieu de se concentrer sur la victoire. Parfois, une image vaut mille mots. À bon entendeur.
J’espère que tu comprends maintenant pourquoi il n’est (presque) jamais utile de se lancer dans la bataille de la protection intellectuelle quand on se lance à peine.
Disclaimers :
non, je ne dis pas ici qu’il ne faut jamais rien faire, mais se battre de l’avant.
non, je ne dis pas ici que mes conseils s’appliquent à tout le monde, mais à toutes celles et ceux qui se lancent ou en tout cas n’ont pas de temps à perdre avec ça,
non, je ne dis pas que la propriété intellectuelle ne sert à rien, elle est dans bien des cas indispensables, mais ça reste minoritaire en comparaisons au nombres de conflits lancés sur ce terrain.
Argument ultime de boss de fin de jeu vidéo :
Si tu penses que défendre ton image de marque par la protection intellectuelle fait partie de tes priorités ou des dangers urgents qui pèsent sur la vie de ta boîte, il te suffit de regarder les causes d’échecs des startups : dans le top 15, aucune ne fait référence à une absence ou mauvaise protection de la marque, mais à des sujets bien plus importants, difficiles, et influents : association, exécution, cashburn, clients,...
Je m’appelle Mehdi Boudhraa, et je vais t’aider à gagner toutes tes batailles. Prêt(e) ?! ⚔️
Rappel, mot d’ordre de la newsletter : no bullshit.
Tu es habitué(e) ? Rdv tout de suite à La Définition de la semaine. 👇
Si c’est ta 1ère fois ici, bienvenue et merci de nous rejoindre !
Tu es là pour avancer. Je m'engage à ne pas te faire perdre de temps, et à toujours t'apprendre quelque chose et faire progresser ton projet. 🔥
Si tu as un jour le sentiment d'avoir perdu ton temps en me lisant, alors envoie-moi un e-mail et nous échangerons pour corriger le tir.
Chaque semaine, tu vas recevoir ta dose de conseils & actions à mener. Chaque newsletter sera composée :
d’une leçon business,
d’actions concrètes à mettre en place,
d’une définition importante,
d’une personnalité inspirante, (aujourd’hui c’est toi!)
d’une ressource conseillée,
et d’une réponse à vos questions (FAQ géante avec vous chaque semaine).
Parfois nous organiserons aussi des concours, des événements, etc. Ouvre l’oeil ! 👀
La Ressource de la semaine : Startup School
Startup School, c’est incontestablement la meilleure ressource de contenus et de classes “startup” en ligne, dans le monde entier. Peu (pas?) de doute à ce sujet. Elle a été fondée par Michael Seibel, le fondateur de Twitch entre autres, une personnalité que je te présentais récemment dans une newsletter (celle-ci : “Early Birds 2”).
Si tu lances aujourd’hui une startup digitale, tu dois aller y jeter un oeil. Tout est en anglais, tout est vrai, ça ne sert à rien d’en douter, comme pour les ressources que tu trouveras sur internet. C’est l’école en ligne qui a été créée par le meilleur incubateur du monde, le Y Combinator. Pour rappel, c’est celui qui a aidé à lancé des boîtes comme Uber ou Airbnb.
Mais… Parce qu’il y a toujours un “mais”. Cette ressource est à prendre avec des pincettes, pour trois raisons :
elle est proposée par des Américains, et ils ont des socles de pensée différents (puisque tout est différent aux USA : la taille des communautés ciblées, les avancées technologiques, les habitudes des utilisateurs, etc.). Cela veut dire que quelque chose de pertinent pour l’entrepreneur(e) qui se lance depuis les USA, peut s’avérer faux pour toi, qui te lance depuis la France.
elle est adressée spécifiquement à des boîtes tech (app, SaaS, etc). Si tu lances ta marque e-commerce par exemple, ça ne coûte rien d’aller t’imprégner de leurs connaissances, mais tu n’y trouveras pas forcément ton compte.
elle n’est pas personnalisée. Tu auras beau apprendre des choses, un peu comme dans un livre, tu ne sauras pas forcément comment l’appliquer à ton projet.
C’est pourquoi nous avons comme ambition avec des amis entrepreneurs d’ouvrir notre propre “Startup School” en France.
Bon apprentissage !
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Mehdi B. ❤️ 🦾 🔥